Travaux scientifiques
Mémoire de Master II réalisé à l'université de Chambery
En collaboration avec Vania Herbillon
Résumé:
Dans la présente étude, nous avons évalué l’apprentissage procédural et implicite chez des enfants dyslexiques dans le cadre de la théorie du déficit cérébelleux. Pour ce faire, trois groupes d’enfants (sujets normo-lecteurs, dyslexiques phonologiques et dyslexiques sans trouble phonologique) ont participé à une tâche de temps de réaction sériel. Les sujets ont exécuté 6 blocs de stimuli dont le 2, 3, 4 et le 6ème étaient des blocs séquentiels, le premier et le 5ème étaient des blocs aléatoires. L’utilité du dernier bloc aléatoire (i.e., bloc 5) est de montrer que l’apprentissage n’est pas dû à un entraînement visuo-moteur, mais à l’apprentissage de la séquence visuo-motrice. L’analyse des temps de réaction a montré que les enfants dyslexiques phonologiques apprennent une séquence visuo-motrice aussi bien que les enfants normo-lecteurs et les enfants dyslexiques de surface. Une autre analyse statistique prenant en compte le nombre d’erreurs commises par les sujets sur les blocs aléatoires versus les blocs séquentiels a montré une différence significative entre les blocs et entre les groupes. En effet, les dyslexiques de surface commettent un plus grand nombre d’erreurs comparativement aux sujets normo-lecteurs. Ainsi, l’apprentissage d’une séquence visuo-motrice a lieu chez les dyslexiques, mais il est plus difficile à se mettre en place chez les sujets dyslexiques de surface. Nous proposons que les deux types de dyslexies se différencient par la qualité de leur apprentissage procédural d’une séquence visuo-motrice, c’est-à-dire que les dyslexiques
phonologiques ont un meilleur apprentissage procédural d’une séquence visuo-motrice que celui des dyslexiques de surface. Nous proposons d’expliquer cette différence par un déficit de la distribution des ressources attentionnelles allouées à un stimulus visuo-moteur existant chez les enfants dyslexiques de surface.
Une analyse du profil d’erreurs commises par les dyslexiques de surface ne montre pas de différence entre ces derniers et les sujets normo-lecteurs. Ceci indique que la différence ne se situe pas dans le pattern d’erreurs, mais dans le nombre d’erreurs commises par les dyslexiques de surface. Une tâche de génération de la séquence nous a permis de conclure que, contrairement aux deux types d’enfants dyslexiques, les enfants normo-lecteurs ont pris conscience de la présence d’une régularité de l’apparition des items de la séquence. Au contraire, l’évocation forcée de l’ordre de la séquence ainsi que la reconnaissance des parties de la séquence montrent que l’apprentissage est resté implicite chez les trois groupes. Notre conclusion consiste donc en trois points. Le premier est que les enfants dyslexiques phonologiques apprennent une séquence visuo-motrice. Ce résultat ne concorde pas avec l’hypothèse du déficit cérébelleux. Le deuxième, les dyslexiques de surface apprennent une séquence visuo-motrice, mais en commettant de nombreuses erreurs. Il est probable que cette tâche de temps de réaction sériel apporte un complément d’information afin de différencier les dyslexiques avec trouble phonologique des dyslexiques sans trouble phonologique. Le troisième, vu l’importance du nombre de stimuli, du niveau de complexité de la séquence visuo-motrice et du type de présentation, les études futures sur l’apprentissage procédural doivent considérer chacun de ces points avant la formulation de conclusions à propos de l’absence ou de la présence d’un apprentissage procédural chez les enfants dyslexiques. Sur un plan clinique, les sujets dyslexiques n’ayant pas pris conscience de la présence d’une régularité dans la présentation des items de la séquence, auraient besoin de travailler sur l’explicitation des régularités existantes dans un matériel linguistique.
Analyse psychophysique du champ visuel: détection, identification, effet de groupement et apprentissage perceptif
Superviseur: Dr. Kenneth KNOBLAUCH, INSERM, BRON et Professeur: Dennis LEVI, Eye Institute, Houston, TEXAS.
Ce travail a porté sur trois thèmes:
1- Vision périphérique : identification et détection de lettres en trois excenytricités rétiniennes.
2- Baisse de l'acuité visuelle lorsque l'environnement visuel est chargé : effet de Groupement ou Crowding phenomenon.
3- Apprentissage perceptuel incident en lien avec le concept d'Image de classification d'Ahumada (1996).
Résumé :
L'objectif de ce travail est de comprendre le fonctionnement de la vision périphérique. Pour ce faire, trois études ont été réalisées. Dans la première, nous avons mesuré le facteur de mise à l'échelle nécessaire pour obtenir le même niveau de performances de la détection et de l'identification de lettres symétriques à trois excentricités (2, 4 et 8ʿ). Les résultats ont montré qu'un facteur de mise à l'échelle permettait de réaliser le même niveau de performances de détection et d'identification à travers le champ visuel périphérique. Cependant, un résultat non attendu était que les deux tâches évoluaient de façon identique à travers la périphérie. L'analyse des erreurs de cette expérience argumente en faveur d'une supériorité du traitement de l'orientation tangentielle en vision périphérique. Une deuxième expérience portait sur l'effet de groupement (i.e., baisse d'acuité visuelle lorsqu'une cible est présentée dans un environnement chargé) que l'on mesure grâce à un stimulus composé d'une cible entourée par des distracteurs. Nos résultats ont montré que l'effet de groupement s'étendait sur une distance équivalente à 20% de l'excentricité. Nous avons conclu que l'effet de groupement ne dépend pas uniquement de la similarité entre cible et pourtour mais aussi de la différence entre les deux. Afin d'ouvrir une nouvelle perspective de l'étude de l'apprentissage perceptif en vision périphérique, nous proposons une technique innovante inspirée de la technique d'image de classification (Ahumada, 1996). Ainsi, la troisième série d'expériences était consacrée à l'apprentissage d'un stimulus bruité. L'observateur devait détecter la présence ou l'absence d'un signal dont il ignorait la forme. Les résultats ont montré que l'observateur pouvait apprendre un signal dont il ignorait la forme, cet apprentissage nécessitait un feed-back multi-modal (visuel et auditif). En conclusion, la vision périphérique n'est pas une version réduite de la vision fovéale. Elle a ses propres caractéristiques qui lui permettent de traiter le flux d'informations qui lui provient de l'environnement.
Adresse du site :
Modélisation d'une fonction psychométrique en R. Rosa Yssaad Fesselier, Kenneth Knoblauch. Méthode de recherche comportementales. Février 2006, 38 (1) 28-41.
Objectifs :
'Modéliser des fonctions psychométriques avec le logiciel R.'
Nous avons utilisé une computation statistique sur le logiciel R afin d'obtenir l'estimation de l'ajustement d'une fonction psychométrique. Nous avons ajusté les données selon un modèle de régression non linéraire.
Abstract :
Nous démontrons quelques procédures dans l'environnement de calcul statistique R pour obtenir des estimations du maximum de vraisemblance des paramètres d'une fonction psychométrique en ajustant un modèle de régression non linéaire généralisée aux données. Une fonctionnalité permettant d'ajuster un modèle linéaire aux paramètres de seuil (ou autres) de plusieurs fonctions psychométriques simultanément fournit un outil puissant pour tester des hypothèses sur les données et, potentiellement, pour réduire le nombre de paramètres nécessaires pour les décrire. Enfin, nous illustrons des procédures pour traiter un paramètre comme un effet aléatoire qui permettrait une approche simplifiée de la modélisation de la variabilité indépendante du stimulus en raison de facteurs tels que les défaillances ou les différences entre les observateurs. Ces outils faciliteront une approche plus complète et explicite de la modélisation des données psychométriques.
Adresse du site :
Évaluation intellectuelle et visuo-spatiale dans la transplantation hépatique pédiatrique à long terme pour l'atrésie biliaire. Rosa Yssaad-Feselier et al. Transplantation. 15 mai 2009; 87 (9).
La majorité des parents ont observé une difficulté de concentration et de ralentissement pour les tâches visuo-motrices chez leur enfant transplanté. Un groupe d'enfant âgés entre 7 et 13 ans transplantés hépatique depuis en moyenne une dizaine d'années a participé à cette étude.
Les résultats ont montré que ces enfants ont une intelligence dans la norme, mais ont des difficultés dans deux domaines: celui de la concentration (un indice de mémpoire de travail bas) et le domaine visuo-spatial.
adresse du site :